Quel bilan dressez-vous de cette saison 2017 ?
C’est une année catastrophique, pire que la précédente. La moitié des ruches ont donné entre deux et trois kilos de miel, alors qu’il en faut dix pour que la saison soit satisfaisante. Le secteur de Montluçon a été le plus touché. Du côté de Moulins, ça a été plus disparate avec des coins à production nulle et d’autres où elle a été plutôt normale. Pour Vichy, c’est entre les deux. Il y a eu de toute façon des pertes de colonies sur l’ensemble du département, l’année n’est pas rentable.
Pour quelles raisons ?
Ce sont les conséquences d’un printemps 2017 pluvieux et pourri. Nous avons aussi eu des gelées jusqu’en avril. Les acacias ont été impactés dans beaucoup d’endroits. Par contre au niveau de l’utilisation de pesticides, on est un département encore assez privilégié.
Des solutions existent-elles pour combler cette nouvelle disette ?
Les apiculteurs peuvent puiser dans les réserves de l’an passé, mais le problème c’est qu’il n’y en a pas. Ils auront encore un petit peu de production grâce aux miellats, bruyères et sarrasins. Mais ça ne comblera pas les manques. Il faudrait obtenir des subventions à la ruche pour nourrir les abeilles, ou encore des aides pour le renouvellement des cadres.
Comment préparer au mieux la prochaine saison ?
Il faudra davantage nourrir les ruches pour passer l’hiver, les entretenir, veiller à ce que la pression des varroas n’y soit pas trop importante, et traiter les abeilles si besoin.
N’êtes-vous pas pessimiste quant à l’avenir de la profession ?
Si, pour des jeunes qui souhaitent s’installer ça va être très compliqué. Bientôt ce ne sera plus des kilogrammes de miel récolté, mais des grammes.